Daniel Odier : « tout est dit dans ce poème » :
Sahajanandabhaïrava chanta :
Pas d’espoir, pas de besoins, pas de manques,
Pas de projection, pas d’attente, pas d’histoire personnelle.
Pas d’immobilité, pas de mouvement.
Pas d’ici, pas d’ailleurs, les mondes ne sont pas scindés.
Détends la sensation, la pensée et l’émotion,
Laisse-les suivre leur cours spontanément,
Elles se libèrent comme un nuage se défait dans l’espace.
Goûte au sans-limite, car rien n’est séparé de ton essence originelle.
Conscience spatiale, Grand incendie du Cœur,
Joie indicible au sein du Réel.
Tout se libère dans l’instant
Rien à faire ou à éviter,
Le mouvement et l’immobilité sont conscience lumineuse.
Libre de la quête et de la pratique,
L’essence du Cœur inonde tout ton être.
Ton corps cosmique se manifeste en totalité,
Le cosmos frémit en ta propre demeure !
Ta voix résonne dans la moelle de chaque atome,
Tes gestes coulent harmonieusement,
C’est la nudité spatiale !
La Terre du Cœur ! Mahamûdrâ !
L’essence des enseignements les plus secrets !
Que le vaste portique du ciel s’ouvre à l’infini,
Que ta joie explose en un flux que rien ne contrarie,
Que la lumière infinie de ton corps nourrisse les êtres
Dans un jaillissement d’amour sans fin !
Le miel de cette réalisation coule dans chaque paillette de lumière,
Ni la matière ni les êtres n’en sont dépourvus,
Le soleil et la lune, la roche et les arbres, le ciel et la terre,
Le corps et l’esprit, ne font que proclamer ce Cœur vibrant à l’infini !
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