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lundi 6 mai 2019

Le beau geste

 
Le beau geste me rejoint sans pour autant m’envahir. Il comporte un rapport subtil à l’intimité dans laquelle il pénètre sans violence. L’autre me rejoint là où je suis vulnérable et où j’accepte qu’il accède, mais il m’y rejoint tout en me respectant.

Ce qui pourrait être trouble  ou violence ne l’est pas. C’est là la différence entre le beau geste et le geste de trop.

Pour être accompli ainsi, le geste doit être fait dans une attention permanente à la manière dont il est accueilli, attendu. Le beau geste est donc un geste chaste, c’est-à-dire non invasif, non possessif .


Celui qui accomplit le geste est tout entier dans ce qu’il fait, sans pourquoi, au présent, sans distance par rapport au geste. Il est dans le geste. 

Celui qui reçoit accepte de se situer dans une certaine vulnérabilité. Il prend le risque de se laisser rejoindre, de se laisser toucher (avec toute la polysémie de l’expression, au-delà du physique) par celui qui, lui aussi, prend le risque d’un geste qui peut être refusé ou incompris.

La beauté d’un geste réside aussi dans cette rencontre de deux vulnérabilités. Le geste porté par ce corps est fruit d’une histoire, élément perceptible et insaisissable de tout un monde qui se laisse entrevoir.

Il serait donc tout à fit illusoire et terriblement réducteur, que d’identifier la beauté d’un geste à sa signification, à ce qu’il donne à lire de plus immédiat et de plus explicite.
Si cette beauté nous saisit, c’est tout au contraire car elle signe la présence de bien plus que ce qui est lisible, de ce qui est explicable.

Et l’on reste parfois plusieurs jours habité par le souvenir de ce geste, sans très bien savoir pourquoi, mais en étant habité par la conviction que quelque chose d’essentiel s’y est manifesté.

Un geste peut ainsi, dans sa beauté, vécu et interprété comme une expérience spirituelle, en tant qu’il est ouvert sur le mystère. Les protagonistes du beau geste peuvent être saisis parce qu’un registre de sens s’ouvre de manière imprévue, inattendue. Parce que quelque chose de la vérité de la personne s’est manifesté.

 
Jean-Marie Gueullette, « La beauté d’un geste », Ultreïa n°16, été 2018.

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