Si je regarde une rose pendant dix, quinze minutes, arrive le moment où l'oeil qui regarde la rose et l'oeil de la rose qui me regarde ne sont qu'un. Moment où s'ouvre le troisième œil ! C'est vrai de deux amis, de deux amants qui se regardent sans rien faire, sans rien dire. Peut les surprendre ce moment où ils ne font qu'un...dans cette rencontre chacun d'eux se sent lui-même comme jamais encore, dans sa plénitude, dans son ordre et dans son unité.
Karlfried Graf Dürckheim, Le centre de l 'être, Albin Michel, 1992