NOTRE PROCHAIN STAGE A GREZ-DOICEAU (BELGIQUE)

NOTRE PROCHAIN STAGE du VENDREDI 3 OCTOBRE (14h) au DIMANCHE 5 OCTOBRE (17h) 2025. Ce sera l’occasion de danser la Vie qui nous anime, dans la joie, l’amour, la créativité du moment présent, de rencontrer l’autre tel qu’il est, de nous laisser surprendre... Respect et bienveillance seront, comme toujours, au cœur de ce week-end. Fabienne : 00 32 477 26 97 96 Paul-Eric : 00 33 674 91 04 09 aventuretantra@gmail.com

dimanche 7 septembre 2025

Tantra et Nature : une danse vers l’essentiel. Barbara JOST

 

De la peur à la présence : mon chemin vers la nature

Quand j’ai commencé le Tantra, j’étais une Parisienne pure souche, à l’aise dans les salles de stage, mais profondément inconfortable dans la nature. J’avais même peur des arbres. Peur de ce que je ne comprenais pas. Peur de la forêt, de ce silence étrange, de cette présence immobile. Cette peur était nourrie par mon histoire : un accident très grave, tombée d’un arbre, corps fracassé, vie bouleversée. Une partie de moi s’était figée ce jour-là.

Et puis, la Vie m’a ramenée à elle, doucement, patiemment. Mes premiers enseignants, Michel et Carmen, ont été des passeurs essentiels. Avec eux, j’ai osé poser mes pieds sur la terre. Écouter le vent dans les branches. M’allonger contre un tronc. Avancer vers l’inconnu. Petit à petit, quelque chose s’est remis à circuler. Une forme de confiance. D’appartenance. Comme si la nature elle-même m’invitait à revenir à la maison.

Au fil du temps, j’ai compris que le Tantra ne se vivait pas seulement dans une salle, mais dans la vie. Et que la nature pouvait devenir une véritable partenaire de ce chemin. La nature m’a prise par la main. Elle m’a guidée. Elle m’a transformée.

Aujourd’hui je coanime avec elle et j’y prends de plus en plus de plaisir à chaque stage. Voici, pour moi, ce qu’elle apporte.

La nature comme miroir tantrique pour sortir de la dualité

Le Tantra n’est pas une technique ou un enchaînement de structures. C’est une manière de vivre. Une voie de transformation qui embrasse tout. Ce n’est pas une démarche pour atteindre un état supérieur, mais pour accueillir ce qui est : l’ombre comme la lumière, la peur comme le désir, la contraction comme l’ouverture.

J’aime dire à mes stagiaires que le stage commence vraiment le soir du dernier jour au retour chez soi. C’est dans le quotidien que le Tantra prend sens. Pas dans l’exceptionnel, mais dans la répétition, l’imperfection, les mouvements de la vie.

La nature, dans sa sagesse brute, nous enseigne cela. Elle ne rejette rien. Elle laisse cohabiter les contraires : la vie et la mort, le soleil et la pluie, le silence et le vent. Les feuilles mortes nourrissent les bourgeons. L’humus est le terreau de la vie. Or c’est aussi la racine du mot humilité. La nature ne cherche pas à contrôler, elle accueille les cycles. Elle nous enseigne, par sa simple présence, le non-jugement et le lâcher-prise.

La nature nous apprend à faire avec ce qui est. Une abeille, une guêpe, un nuage de moustiques… Trop souvent, j’ai vu des tantrikas perturbés par la moindre bête, la moindre pluie, le soleil trop chaud. Pourtant, le Tantra, c’est aussi ça : respirer dans l’inconfort, ouvrir un espace intérieur qui accueille ce qui dérange.

Je me souviens d’un stage où, malgré les moustiques, quelque chose d’extraordinaire s’est passé. Nous étions tellement dans la pratique et dans la présence, que leur bourdonnement est devenu un son de fond, un élément parmi d’autres. La pleine conscience était totale.



Le corps : temple vivant au contact des éléments 

Dans notre culture, nous avons souvent appris à juger notre corps. Trop gros, trop mince, trop lent, pas assez souple. On le pousse, on le contraint, on voudrait qu’il soit autre chose. Pourtant, ce corps nous soutient sans relâche. Il respire, digère, régule, répare, même quand on l’oublie. Les processus qui nous maintiennent en vie se font sans que nous en ayons conscience.

Le Tantra nous invite à revenir dans le corps, pas pour le corriger, mais pour le ressentir. L’habiter. L’écouter. La nature amplifie ce retour. Les deux conjugués invitent à vivre notre corps comme notre allié. Être nu dans une salle, c’est déjà un pas. Être nu dans la forêt, c’est une rencontre. Une vibration. Ce n’est pas le regard des autres qui importe, mais le contact du vent, de la terre, de la lumière. C’est l’authenticité du lien à soi. Du lien à la vie.

Marcher dans la vase d’un lac, sentir le feu crépiter, danser sous la pluie, se laisser caresser par l’air, ou s’enraciner dans la terre après une pratique de souffle intense… Tout cela ramène le corps au vivant. À sa vérité élémentaire.

En stage, au début, je proposais juste un cercle de parole en extérieur, ou une méditation dans un champ. Puis sont venus les stages dans le désert ou près de forêts. Là, j’ai senti que le Tantra trouvait un écho puissant dans les éléments. Une méditation des quatre directions au milieu des dunes prend une autre dimension. Elle ne se visualise plus, elle s’incarne. Le corps sent réellement le nord, le sud, l’est et l’ouest. L’énergie circule, de la terre au ciel, à travers lui.

Tantra et nature donnent une sécurité affective 

La nature peut également être une source d’énergie infinie car elle est là, présente, au fil du temps.

On peut s’y abreuver sans limite.

Elle offre de ne pas se sentir seul quand on a besoin de se déposer, de s’appuyer, d’être soutenu. Hurler dans la forêt, se décharger lors d’un bain de mer, respirer l’air frais… Symboliquement, la nature ne peut pas nous abandonner.

Cette sécurité dans le lien permet d’ouvrir son cœur.

Là encore elle soutient les processus du tantra que nous expérimentons dans d’autres pratiques en salle.

Une spiritualité incarnée et enracinée 

Sur ce chemin qui mêle Tantra et nature, la spiritualité ne se vit pas comme une échappée vers les cieux ni comme une sortie de corps. Elle commence dans le sol, dans la matière, dans la chair. C’est une spiritualité de la sensation, du souffle, du cœur qui bat. Elle ne rejette pas l’humain. Elle l’enlace. Certaines pratiques tantriques ouvrent des états de conscience élargis, et je trouve essentiel de pouvoir s’ancrer après. De s’allonger sur le sol, d’être touché par la matière, de sentir que nous faisons partie d’un tout. Ce n’est plus un état extatique à retrouver. C’est une appartenance. 

J’adore observer et soutenir cette reconnexion des stagiaires. Leurs visages s’illuminent, véritables liftings de l’instant. Ils sont là, allongés, ne faisant qu’un avec le sol. Plus rien d’autre ne compte.

La nature nous remet à notre place, sans nous écraser. Elle était là avant nous, elle sera là après. Avoir conscience de notre petitesse est libérateur. Nous ne sommes pas séparés.

Redevenir vivants

Aujourd’hui, je propose de plus en plus de pratiques en nature. Parce qu’elle ne triche pas. Elle nous invite à nous dénuder au sens profond : lâcher nos rôles, nos protections, nos illusions. Plus nous perdons nos repères quotidiens, et plus nous devons nous ouvrir à ce qui est. C’est particulièrement fort lorsque j’accompagne les participants dans le désert.

Vivre le Tantra avec la nature, ce n’est pas vouloir se « développer » ou se « transformer ». C’est redevenir vivant. Se déconditionner. Se rappeler. Se rappeler que nous sommes corps, souffle, émotion, silence. Que nous sommes sacrés jusque dans nos imperfections.

Chaque pas sur le sol est une invitation à ressentir, à ralentir, à honorer. Le divin n’est pas ailleurs. Il est ici.

Dans ce corps qui respire.

Dans cette terre qui nous porte.

Dans cet instant qui passe.



Barbara JOST https://barbarajost.fr/

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